INTÉRIEUR DE L'ÉGLISE

Coat-Meal_blason-2.jpg

 

coatmeal_nef.JPG

Ouvrons la porte. Nous avons sous les yeux trois nefs dont l'une incomplète, la nef latérale Midi s'arrête au porche. L'église mesure 27 mètres de longueur, 12 mètres de largeur et 7 mètres de hauteur sous clé de voûte.

Un grand Christ de chêne massif d'environ 1 m. 80, est fiché a la paroi Nord de la nef centrale. Si l'on excepte le désordre, peut-être excessif, de la chevelure, un rictus de souffrance exagéré, c'est une des plus belles réalisations que l'on puisse rencontrer.


Entrons.

Ce qui frappe d'abord le visiteur, c'est la jolie niche en Kersauton qui domine le maître autel Elle occupe l'ancienne ouverture vitrée et fait saillie de 2 mètres environ ,à l'extérieur de la muraille.

coatmeal_pieta.jpg

Dans la niche a été placée une « Pieta ». La Sainte Vierge porte, sur les genoux, le Christ descendu de la croix. L'ensemble, de grandeur naturelle en un seul bloc de chêne, nous donne 1’occasion d’admirer une exécution impeccable du XVI° siècle. Le pâle visage de la Sainte Vierge, penché sur son Fils exsangue, revêt une expression de pitié, de douleur résignée, indescriptible.

L'usure que nous pourrions remarquer à l'un des pieds du Christ(si nous pouvions nous approcher), est due aux pieux baisers des fidèles ; car il y a une cinquantaine d'années, cette Pieta se trouvait adossée au bas du pilier Nord-Est du chœur.


 

 

Au dessus de cette niche, une inscription,
en langue bretonne,
dédiée à la patronne de la paroisse :
O MAM A DRUEZ    PEDIT EVIDOMP
que nous pouvons traduire
O MERE DE PITIE   PRIEZ POUR NOUS

 

coatmeal_vierge.jpg

Au-dessus de la porte de la sacristie, une statue très ancienne et fort belle de la Sainte Vierge, portant l'Enfant -Jésus.

Elle est elle aussi en chêne et d'excellente facture tout comme celle de Saint Joseph.

coatmeal_joseph.jpg


Et maintenant donnons un coup d'œil sur l'architecture intérieure.
 

coat_arche2.jpg 

Regardons, au côté Midi du chœur, cette arcade superbe de pierre de Logonna en plein cintre brisé. Chaque rebord est embelli d'un gros boudin, soigné, et la largeur peu commune, de l'arcade est atténuée par un doubleau très étudié.

Cette arcade repose sur deux piliers, remarquables par leur épaisseur, le fini du travail et leur couleur caractéristique.

 coat_piliercreux.jpg

Le pilier Est, demi-octogonal, avec une moitié logée dans la maçonnerie, est percé de part en part, à 0 m. 50 de son piédestal, d'une grande ouverture aussi hardie que bien ouvrée.

C'était sans doute une remise momentanée pour certains objets de culte.

coat_petales.jpg 

Le deuxième pilier est cylindrique.

Tout comme le premier, il a conservé, intact, son beau chapiteau, orné de grande fleurs à quatre pétales. C'est un beau spécimen de l'art du XIII°siècle.

 coat_pilier2.jpg

Les deux piliers qui font suite, dans la nef sont de structure spéciale.

Ce ne sont que des demi piliers en pierre de taille, faisant partie de deux blocs de maçonnerie.

Ils sont carrés, avec, à chacun des angles, une demi-colonnette cylindrique d'environ 0 m. 20 de diamètre.

Les colonnettes et les carrés sont surmontés et réunis par des chapiteaux analogues à ceux du chœur.

coatmeal_ange2.jpg

Le doubleau de la deuxième arcade, moins ouvragé et plus maigre, est porté par une tête de jeune et séduisant seigneur, à l'œil vif, au nez aquilin, légèrement endommagé, à la chevelure impeccablement et définitivement indéfrisable.

Ce serait un seigneur condamné, pour être relevé de son excommunication. à porter cette arcade jusqu'à la fin des temps.

 coat_arche1.jpg

La troisième arcade, fort ordinaire, en granit, date de la restauration de 1789 ( C'est tout le bas l'église qui avait été restauré et la toiture changée. Le marguillier, Charles Marzin, en juillet 1789 demande décharge de 1211 livres 6 sols qu'il a payé a Anne Dousseur, veuve Kéromnès « sur l'emprunt de 1800 livres qu'en n'avait fait la municipalité pour aider à rebâtir l'église.» )
A la fin de la même année, après que « le travail a été déclaré bon et durerable » le susdit marguillier paie et obtient décharge de la somme totale de 4242 livres, 8 sols et. 5 deniers, dépensée pour la restauration.
Du côté Nord, si les piliers sont du XIII° siècle, les arcades sont d'une époque beaucoup plus récente. Ils peuvent être de 1789. provenir de la démolition de cintres moins importants. Leur seul ornementation consiste en de grossiers' chanfreins du doubleau.

 

Le doubleau Ouest de la deuxième arcade repose sur un piédestal porté par une tête d'atlante. Deux bras aidaient la tête. lourdement penchée, à porter le pesant fardeau. Aujourd'hui le bras gauche cassé, laisse le travail à la main toute seule

coatmeal_stalle.jpg

Tôt après, les stalles actuelles et la table de communion, achetées à Portsall- PIoudalmézeau, viennent remplacer les vieux bancs vermoulus du grand chœur.

C'est lorsqu'il fut question de les poser que la Piéta, devenant une gêne, dut être changée de place.

The carved stalls were bought in Portsall Ploudalmézeau

Coatmeal_chaire.jpg

Et voilà une chaire à prêcher, toute moderne.
De forme rectangulaire, elle est logée dans la table de communion, .à 0 m. 40 au-dessus du dallage du chœur.
Elle présente, sur la façade Nord, l'évangéliste Saint Jean, avec son emblème, l'aigle. A l'angle Nord-Ouest, nous voyons Saint Luc et son bœuf. En façade Ouest, le bon Pasteur a retrouvé sa brebis perdue ; il la ramène au bercail. A ses pieds c'est tout un troupeau qui, fort paisiblement, se délecte dans la belle et tendre verdure. A l'angle Sud-Ouest, l'évangéliste Saint Marc, garde un calme résolu devant son terrible compagnon : le lion. La façade Midi nous montre Saint Mathieu et l'homme.

C'est une chaire bien conçue, commode. La sculpture est loin d'être sans valeur. Nous trouvons la même, exactement, dans l'église de Tourc'h. Les deux ont été inspirées des chaires du cardinal Verdier, Paris.

 coat_fond.jpg

Sans quitter le chœur, nous pouvons voir tout le reste de l'église.
Le pavé en ciment a été payé à M. Lunven. De Lannilis, la somme de 800 francs, l'an 1884.
Traversant la nef médiane, un grand arc ogif de 6 mètres de hauteur, s'amortit des deux côtés sur les blocs de maçonnerie qui portent les arcades. Là, se voyait autrefois, l'ambon. Les entailles de réception des poutres transversales ont disparu sous un vulgaire mortier de chaux bâtarde de ciment. Cette ogive est de nulle valeur. Elle nous rappelle simplement que la construction du transept remonte au delà du XVII° siècle.
Au bas de l'église, du côté Nord, les piliers, les arcades en tiers-points sont sortis des carrières granitiques de Plouguin, en 1896, à seule fin d'élargir le Nord-Ouest de l'église. On eut pu faire beaucoup mieux.

coatmeal_vitrail.jpg

Devant la peinture et la vitrerie, d'exécution récente, l'œil se plaît à considérer du bon travail.

Ce sera tout quand nous serons passés par la sacristie.

Bâtie en 1896, elle est vaste, claire, mais elle embellit fort peu le chevet de l'église.

 

Dévotions

Retour