Légende des trois barriques d’or


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     Le dimanche des Rameaux, pendant la grand'messe, après avoir déblayé l’étroit escalier en colimaçon des branches et brindilles apportées par les corneilles, trouvez-vous dans la chambre des cloches à Coat-Méal, au moment précis ou le célébrant interrompt la lecture de l'Evangile, appuyé sur les galeries, jetez un regard vers le sommet de la motte féodale appelée Castel-Uhel.

Ne vous arrêtez pas à la beauté du paysage mais regardez bien :
Vous y verrez trois barriques remplies d'or émerger du sol pour briller au soleil.
Mais gare à la tentation.

 

 

     Attirés par le scintillement de ces trois barriques d’or et la promesse de richesse facile et rapide, comme la libellule par un rayon de soleil, trois ouvriers de l'arsenal de Brest, dans un passé pas si lointain que ça, s'embusquèrent dans les broussailles de Castel–Uhel.

 

     Armés de pied en cap et encouragés par l'appât d'une rapide fortune ils attendirent patiemment, bravement, longuement le moment crucial... Enfin, voici le signal donné du clocher. Quittant brusquement leur cachette, dévalant d’un pas rapide la rampe déclive, ils s’élancèrent sur le métal précieux...

 

     Mais à leur grande surprise, leurs poignards se brisèrent comme verre, non pas sur les belles barriques entr’aperçues quelques instants plus tôt mais, sur la dure carapace d'un serpent hideux. En moins de temps qu’il n’en faut pour l'écrire, les voilà maîtrisés par ce dragon furibond, puis enchaînés sur les trois barriques et finalement entraînés dans les profondes entrailles de la terre.

 

     Quelques jours plus tard, timidement d'abord, de plus près ensuite, on chercha et on chercha, mais jamais on ne trouva. Jamais personne ne sut ce qu'étaient devenus nos téméraires aventuriers.

 

    Pendant longtemps encore les barriques se montrèrent, plus séduisantes que jamais, mais on n’a jamais plus entendu dire que suite à cette malheureuse expédition quelqu'un d’autre ait succombé à la tentation.

 

     C'est la légende qui a bercé l'enfance de beaucoup de « Cozméalis»

 

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