A) Population |
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Ogée écrit : en 1778, il
y avait 300 communiants. En 1782 la population était
de 200 habitants En 1832, le maire n’en trouve que 188 Le
7 février 1842, la population est de 207 Après
l’agrandissement de la commune le chiffre passe à 500 et
s’y maintient Le dernier recensement officiel accuse : Bourg
164, campagne 339. Soit 503. Chiffre auquel il convient d’ajouter
celui des nombreux enfants qui suivent les classes hors de la commune.
Tous sont catholiques, et catholiques pratiquants à quelques
exceptions près. |
B) Agriculture |
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A la campagne, tous sont
cultivateurs. Chaque matin, dès l’aube, la sonnette retentit
sous le doigt du patron en même temps que tout s’éclaire
comme par enchantement. Dès que la bête a reçu
son manger, l’eau gicle des robinets, chacun travaille à
la toilette animale et au nettoyage total des communs. C’est la
brouette, la fourche, le balai, c’est la pompe, c’est la citerne
dont le trop plein se dirige silencieusement vers la prairie voisine.
On se met à table et l’on prend la direction du travail.
Ici, comme aux alentours, contrairement à l’Est Cornouaille
(où souvent le patron sert de «paotr saout» )
(1)
le maître lui-même est aux champs, en tête de
son personnel. Vers 11 heures, déjeuner. Vers 15 heures,
casse croûte. A la tombée de la nuit , dîner,
prière en commun et voilà le silence…la mort. |
C) Outillage |
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On emploie, comme partout,
ce que l’on trouve de plus moderne et surtout de plus pratique.
Il reste que la culture mécanisée, tant prônée
à cette heure, ne paraît pas à la veille de
s’implanter. La superficie des champs ne s’y prête guère.
Et, surtout, le tracteur est dispendieux, tandis que le cheval,
qui suffit largement au train, est source d’assez gros revenus. |
D) Alimentation |
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Elle a toujours été
saine, copieuse et depuis le début du siècle, nos
filles qui ont suivi les cours ménagers servent, parfois,
des préparations à faire envie aux gourmets les plus
exigeants.
La boisson, sur semaine, est à peu
près exclusivement l’eau et le lait.
En revanche, on se rattrape le dimanche.
Si toute la matinée est consacrée au Seigneur, le
reste l’est à la détente, à l’"opportel
aliquando" tant préconisé par certains disciples
d’Esculape. |
E) Emigration |
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Au fond, le campagnard,
sous sa plainte habituelle, aime son champ, adore sa liberté.
Le chiffre constant de la population prouve que l’émigration
n’existe pas. Depuis la dernière guerre, d’aucuns se
sont laissés séduire par les salaires plus élevés
de la ville. Ils ont confié leur bien à la main-d’œuvre
étrangère. La terre en souffre. De retour,
demain, car ils n’ont rien aliéné, lorsque ce nuage
d’aberration sera dissipé, ils auront simplement la vie plus
dure. |
F) Morcellement de
la propriété |
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Le partage des biens n’est
guère pratiqué. Le droit d’aînesse, plus
ou moins en vigueur au delà de Quimper, n’existe pas dans
le Nord Finistère. D’ordinaire le père, avant
de se retirer, a laissé s’envoler la nichée et il
abandonne la place à son dernier enfant marié. |
G) Habitat
rural |
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Si, dans les grandes propriétés
(30 à 40 hectares) la maison et les annexes sont plutôt
luxueuses, il reste que dans les ¾ des fermes, l’habitat
laisse un peu à désirer. Cela n’empêche
pas l’habitant, bien que de taille moyenne, d’être trapu,
très solide et de vivre vieux. Le grand air ne manque pas
. |
H) Elevage |
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Que font-ils aux champs ? Des légumes et des
céréales. La culture du lin a été délaissée.
Depuis une cinquantaine d’années, l’élevage du cheval
surtout est l’objet d’une attention toute spéciale. Les
multiples plaques et médailles qui tapissent littéralement
les corridors des maisons, les nombreux objets d’art que l’on admire
dans les salons, remportés des concours, des expositions
de Paris, de la province, de l’étranger, témoignent
d’une bonne réussite. Les sujets sont choisis rarement
dans la contrée. La sélection s’opère au
loin, dans les Côtes du Nord (Côtes d’Armor), l’Ille
et Vilaine et jusque dans le perche. Elle est très sévère,
le principe étant que l’élevage du bon laitron ne
coûte guère plus cher que celui d’une rosse. |