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Les mésaventures de
René Jollé

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1- Affaire Jollé- Le Can ( ou le Lan?)
Dans laquelle nous trouvons René Jollet en piteux état.

     Certificat de médecine du 26 Octobre 1698 signé de Pierre Fouest, maître chirurgien, portant qu’il a examiné René Jollet, gisant sur le lict, agisté d’une grosse fièvre et qu’il lui a trouvé 5 plaies, toutes à la tête, avec amputation de la moitié de l’oreille. Il estime les soins et remèdes à 120 livres *.

     20 février 1699. Lettre monitoriales données par Pierre Le Neboux de la Brosse, évêque de Léon, à la requête de René Jollé, pour être lues à 3 dimanches consécutifs au bourg de Ploudalmézeau, pour obliger, sous peine d’excommunication, tous ceux qui savent quelque chose sur la tentative d’assassinat commise sur René Jollet, boulanger au bourg de Coat-méal, qui étant sorti de chez lui avant le jour pour se rendre au moulin de la Roche, fit la rencontre d’un particulier tenant un fusil qui l’accompagna au dehors du bourg jusques à une croix estant au milieu du grand chemin menant de Coatméal à Brest et de Brest à Saint-Renan; là, le particulier entra dans un parc vis-à-vis de ladite croix, et lui tira de là un coup de fusil à la tête, et que tout après ledit Jollé fut mis en extrême onction à la demande dudit particulier pour se faire pardonner, et que celui avait des complices…

     Informations faites au sujet dudit crime

     Interrogatoire de Louis le Can, décrété de prise de corps à la requête de René Jollé sur plainte, charges et informations faites en la juridiction de Coatméal, fait par Joseph Taillard, escuyer, seigneur de lannungent, en l’absence du seneschal.

… A comparu un homme paraissant âgé de 38 ans, de moyenne stature, habillé d’un justaucorps de berlinge tenant une carabine à la main, qui dit s’être volontairement constitué prisonnier à Pontaniou pour faire connaître son innocence se nommer Louis le Can, âgé d’environ 39 ans, demeurant au bourg de Coatméal.
Interrogé s’il n’est pas véritable qu’au mois d’octobre 1698, il se leva de son lit une heure avant le jour, qu’il fit à sa femme allumer de la chandelle et lui demander où l’avait mis la poudre qui était dans une armoire, ce que sadite femme l’ayant trouvée la lui auroit mise en mains, qu’ensuite il prit ses balles d’un petit sac et chargea son fusil et sortit en l’instant accompagné de ses deux valets, ce que retournant tout après et se déshabillant pour se remettre au lit, dit à Françoise le Coz, sa femme, que s’il avoit pu tuer René Jollé il l’auroit fait jetter dans son parcq couvert de genêts.
Répond qu’il se leva à son heure ordinaire, environ les 6 heurs du matin, et qu’il ne vit point ledit jollé en allant du moulin à la roche _ conteste avoir jamais demandé des balles à sa femme, ni avoir tiré aucun coup de fusil sur ledit Jollé _ conteste qu’en faisant route avec ledit Jollé, pour aller au moulin de la Roche, il lui aurait dit près de la croix de pontanech que s’il l’eut tué, il l’aurait fait jetter dans un prée couverte de genêts.
Soutient que tout cela est faux et calomnieux.

     En février 1700, René Jollé avait encore dans le crâne deux quartiers de balle qu’on devait lui enlever au moyen d’une incision cruciale et demandait une provision de 100 livre pour ses frais.

René Jollé fut l’objet d’une seconde agression.

     Le 21 mars 1700, il revenait de l’église de N-D de Bonne nouvelle, située en la trêve de Guypronvel, après y avoir entendu la messe vers les 8 à 9 heures de matin, lorsque Louis Le Can l’attaqua près du bourg de Coatméal et lui deschargea plusieurs coups de poing dans l’estomac dans l’espérance de le jetter dans une douve qui est un précipice, et sans l’assistance de quelques personnes, il serait parvenu à son mauvais dessein. _ Louis Le Can est un homme craint et redouté.

     21 avril: Procès-verbal de perquisition fait par Guillaume Floch, sergent de la vicomté de Coatméal pour parvenir à l’arrestation de Louis Le Can. Chez lui, au bourg, où son frère Jean déclare qu’il est parti depuis 2 ou 3 jours et qu’il ne sait où. Fouillé toutes les chambres et écuries sans l’avoir trouvé.

     6 avril 1703 Conclusion civile et définition de M. Charles de Carné, seigneur de Kerviniou, capitaine de la paroisse de Plouguin, subrogé par René jollé dans ses droits pour la somme de 120 livres par acte du 4 mars 1700. Il demanda que Louis le Can soit condamné à lui payer la somme de 120 livres, et en outre une amende à fixer par la cour, sans avoir à payer aucun frais de geôlage et autres.

2 Affaire Jaouen – Quéméneur.
Dans laquelle René jollé apparaît sous un nouveau jour

     8 août 1702. Plainte portée par François Jaouen et Renée Dalladun sa femme contre René Quéméneur et Louise Lavanant, Guillaume Quéméneur et Marie Le Millin sa femme, Christophe Le Tournellec et Julienne Quéméneur sa femme, René Jollé et Guillemette Quéméneur sa femme, Hervé Jollé, Katherine Jollé et Anne Jollé.

     Ils exposent qu’ayant un procès avec lesdits Tournellec et sa femme devant la juridiction du Chastel, Recouvrance, ils se rendirent à leur prière chez Goulven Jaffretz, hoste au bourg de Coatméal, pour transiger à l’amiable sur cette affaire, mais les accusées, gens redoutés dans le païs, avoient fait avec leurs parents et beaux-frères, un complot concerté entre eux de ravir la vie au suppliant _ et aussytost leur arrivée, bien loign que ledit Tournellec et sa femme auroient marqué ausdits complaignants de traiter pour ladite instance, ils auroient sauté comme deux lions ravissans sur eux et les auroient maltraité de plusieurs coups, tant que poings, de battons que de pieds _ et aidés par leurs complices auraient par leurs violences voulu ravir la vie ausdits pauvres complaignants sans l’ayde de quelques personnes qui se présentèrent _ Ladite Dalladun a reçu plusieurs coups dans le visage et ledit Jaouen a été mis dans un estat si pitoyable que de longtemps il ne sera en estat de gaigner sa vie, son épaule gauche se trouvant offensée _ Lesdits complaignants ont esté traisnés par les cheveux de chez ledit Jaffretz jusques auprès de l’esglise dudit Coatméal

     Ils demandent à être mis en la sauvegarde du Roy et qu’il soit ouvert une information contre leurs agresseurs.

     Rapport de Pierre Fouet, maistre chirugien, qui rapporte avoir, le 10 août 1702, avoir visité ledit Jaouen et femme et les avoir panscé et médicamanté des excès commis en leur personne. Il a trouvé audit Jaouen une contusion à l’omoplate gauche de quatre travers de doigt et une autre à l’humérus gauche _ et à sa femme une contusion à la partie moyenne et supérieure de nez et une autre sur l’œil droit et une excoriation à la mâchoire inférieure _ Tout cela estimé valoir 12 livres de soins et remèdes.

     * A sa création, en 1266, durant le règne de Saint Louis, la livre tournois, unité monétaire de la France, valait 8.271 grammes d'or.
en 1803, lorsque qu'elle fut remplacée par le Franc germinal, elle ne valait plus que 0.29 grammes d'or.

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