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AGRANDISSEMENT
de la COMMUNE

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     La commune était trop petite et dénuée de ressources suffisantes.

     Au Nord, la limite, était Penn-ar-Prat. maison rasée en 1910. à300 mètres du bourg, vers Lannilis.
Les châteaux de Ty-Coz, des Salles et leurs terrains la limitaient au Midi.
     A l'Est, la commune ne comprenait que le château de Penn-ar-Ru et ses dépendances, jusqu'aux lavoir et douves du Castel-Uhel.
     A l'Ouest, elle s'arrêtait au petit chemin rural qui se trouve au delà de la Motte et au chemin de Touhinel.
C'était donc le bourg actuel légèrement arrondi.

     La question se pose de la supprimer ou de l'agrandir.

     Le 2 avril 1830, nous assistons à une séance extraordinaire du Conseil municipal, présidée par Yves Arzur, maire. Cette séance avait été ordonnée par le Sous-Préfet de l'arrondissement de Brest, aux termes d'une lettre datée du 6 mars précédent.

    Le Maire donne aussitôt lecture de cette lettre « laquelle a pour objet de faire examiner par le Conseil la réunion de la commune à celle de Plouguin, ou le démembrement de celle-ci pour la conservation et l'existence de celle-là».

     Le Conseil municipal lutte pour la vie de Coat-Méal. Il fait remarquer que Plouguin s'étend démesurément de ce côté et il expose longuement les raisons qui militent en faveur de l'agrandissement de Coat-Méal.

     Voici le texte intégral :
 

     « Ledit conseil examinant mûrement l'objet important de la présente assemblée, ne peut être d'avis, à cause des motifs puissants, patents et incontestables déduits ci-après, que pour la conservation de l'existence de la commune de Coat-Méal par le démembrement de Plouguin.

      Motifs

      l-L'aile qui vient enclaver la commune deCoat-Méal s'écarte du centre de la commune de Plouguin, dont elle fait partie, de deux lieues du pays. C'est ainsi que, de la manière la plus difforme, elle pénètre sur une longueur d'une lieue dans le canton de Plabennec, et vient toucher les limites du Bourg-Blanc entre les territoires des communes de Guipronvel et de Plouvien. Cette aile difforme aussi tellement la commune de Plouguin que les six cents âmes environ qui l'habitent, éloignées du chef-lieu de leur commune au moins d'une lieue mais seulement du chef-lieu de Coat-Méal, qu'ils entourent, d'une demie lieue au plus, attendent depuis longtemps le bienfait d'une nouvelle circonscription. Une grande partie même de ses habitants n'ont de route plus directe pour se rendre à leur mairie et à leur église, que celle qui traverse le chef-lieu de Coat-Méal, d'autres demeurent également bien en deçà de Coat-Méal. y passent de très près aux deux côtés.

      2- En coupant cette aile à la distance d'une lieue du chef-lieu de Plouguin et à celle d'une demie lieue seulement de celui de Coat-Méal. et en établissant de nouvelles limites par un chemin public qui commence sur les écluses des eaux perdantes du moulin de Trémobian, limite de Plouguin et de Guiprouvel se dirigeant par la ferme de Kerlunvars, le carrefour du Blet, la croix de Troton, la croix Inizan. la croix de Kérascouët, la ferme de Kerma.jean, et confinant en suivant l'eau par la chaussée du moulin de Kérascouët. avec les limites de Plouvien et Bourg-Blanc, on obtiendrait la plus favorable délimitation, à la fois entre les deux communes de Plouguin et de Coat-Méal et entre les deux cantons de Ploudalmézeau et de Plabennec. Cette délimitation offre, en outre une foule d'avantages pour le bien général.
     Les voici :
     La commune de Coat-Méal aurait alors une superficie de plus de mille hectares et une population d'environ sept cents âmes. La commune de Plouguin conserverait une étendue tout à l'entour de son chef-lieu de plus .d'une lieue, sur d'autres points de deux lieues et une population de 1.600 âmes environ.
     Les limites entre les 2 cantons seraient régulières, droites et très apparentes. Celles qui existent maintenant. et devraient exister si la commune de Coat-Méal était supprimée sont invisibles et sillonnées par des sinuosités insupportables, attendu comme il est dit, que l'aile que pousse la commune de Plouguin, entre dans le canton de Plabennec à une profondeur d'une lieue.
     On n'éprouverait aucun des inconvénients que l'on épreuve nécessairement eu supprimant la mairie et en la jettant (sic) dans une autre.
     Il n'y aurait aucun changement à faire au nombre des communes composant les 2 cantons de Ploudalmézeau et de Plabennec et l'arrondissement de perception de contributions directes de Milizac.
On se rendrait enfin au désir de plus de 500 habitants de Plouguin qui environnent de très près le bourg de Coal-Méal et on aurait la satisfaction de leur faire un bonheur, qu'humainement on ne peut leur refuser.

     3- Et si dans le cas où il soit .a supposer que la commune de Coat-Méal. formée et obtenue comme elle l'est en la présente, par l'autorité civile puisse convenir un jour, sous les mêmes limites, à1'autorité ecclésiastique pour paroisse, cette supposition seule est un motif en plus, de la plus grande force, venant à l'appui des deux déjà allègués pour l'agrandissement de la commune de Coat-Méal, attendu la commodité que trouveraient pour leur devoir religieux, les mêmes habitants de Plouguin, au nombre de cinq cents et demeurant presque tous dans les entrées du bourg de Coat-Méal. et éloignés de leur église paroissiale d'une Iieue et demie et de deux lieues.
     Coat-Méal possède tous les édifices et choses nécessaires pour l'exercice du service religieux. Il y a une église et une tour belles et neuves, a acheté son presbytère, qui est sans contredit, un des plus beaux du canton. Et que deviendraient ces édifices objets du zèle. du courage et des sacrifices des habitants si la commune était supprimée.
     La commune de Coat-Méal est en outre un central favorable outre Ies chefs-lieux des communes du Bourg-Blanc, guiprouvel. Plouguin et Tréglonou.

     Ainsi délibéré et motivé a l'unanimité en la mairie de- Coat-Méal. les jours, mois et an que devant et on, les membres du conseil signé.
     Yves Arzur. maire.

     Suivent 10 .signatures. "

     Un démembrement de commune paraît être une chose simple : de fait, c'est une affaire très laborieuse,très compliquée, surtout lorsque 2 cantons sont en jeu.
     Pour ce qui est de Coat-Méal - Plouguin les archives départementales possèdent un volumineux dossier. Parmi les pièces figurent des extraits des plans cadastraux, des délibérations de conseils municipaux et d'arrondissement, l'avis de la chambre des notaires, de l'administration de l'Enregistrement, du géomètre, des rapports du Préfet, .du Sous-Préfet, etc..., etc...
Si bien que la question soulevée en 1830. n'obtint de solution que 45 ans plus tard.
     C'est la loi du 24 juillet 1875 qui raffermit Coat-Méal, dans son existence menacée, en amputant, en sa faveur, la commune de Plouguin, suivant les limites et les vœux exprimés dans la délibération ci-dessus.

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