Saint Mathieu du bout du monde...
With its spectacular location
on Bretagne's most dramatic Atlantic coastline. Saint Mathieu is a place of
myths and magic, where the legend of Saint Tanguy lives.
See
Atlantic breakers against the cliff as you walk the path to the Abbey.
"C'est la limite extrême, la pointe, la proue de l'ancien monde. Là, les deux ennemis sont en face : La terre et la mer, l'homme et la nature. Il faut la voir quand elle s'émeut, la furieuse, quelles monstrueuses vagues elle entasse à la pointe Saint Mathieu, à cinquante, à soixante, à quatre-vingts pieds ; l'écume vole jusqu'à l'église ou les mères et les soeurs sont en prières. Et même dans les moments de trêve, quand l'océan se tait, qui a parcouru cette côte funèbre sans dire ou sentir en soi : Tristes usque ad mortem ! |
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A
travers ces quelques lignes, évoquant parfaitement la vision
sinistre qu'il a gardé de la pointe, Michelet cristallise
la poésie tourmentée qui se dégage de ce promontoire.
Car le site est grandiose et sauvage avec les falaises déchiquetées
qui luttent contre les vagues en furie qui, depuis le XV° siècle,
ont fait reculer le rivage de plus de 150 mètres. |
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Mais avant de pénétrer dans l'abbaye, faisons une petite halte dans la chapelle dédiée à Notre-Dame des Grâces. Elle n'a rien de vétuste puisqu'elle date du XIX° siècle et qu'elle a été restaurée au milieu du XX° siècle. Les pierres qui ont servi à la construction de cette chapelle sont celles qui avaient été utilisées, au XII° siècle, pour la construction de l'église dont il ne reste aujourd'hui que le porche gothique. Eglise elle même construite à l'emplacement sur lequel s'élevait, au VII° siècle, l'église Notre-Dame de la Grâce qui succédait elle même à la chapelle du bout du monde. Chapelle qui nous ouvre tout droit le livre historique de la pointe et nous dirige vers l'abbaye. |
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Les ruines de l'abbaye ne sont pas les ruines du monastère originel fondé par Saint Tanguy. |
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Ces murs sont les vestiges de l'église abbatiale qui fut élevée de 1157 à 1208 et remaniée aux XIV° et XV° siècles : La grande tour massive qui s'offre à votre regard servait à la fois de clocher et de foyer où les moines entretenaient un feu destiné à guider les marins. Sur les murs de la nef ogivale, longue de 60 mètres et large de 20 mètres, le seul souvenir des moines silencieux est l'écu armorié, surmonté d'une crosse. C'est, pense t-on, celui de l'abbé Claude Dodieu (qui se chargea de relever les bâtiments incendiés par les anglais en 1558) évêque de Rennes et abbé de Saint Mathieu et qui fut également ambassadeur auprès de Charles Quint. |