Gurguy était le fils du tiern Galon,
seigneur de Trémazan en Landunvez. Ce dernier avait épousé
Florence, la fille d'Honorius, prince de Brest. Ils eurent deux
enfants, Gurguy et Haude qui furent éduqués dans la
religion chrétienne. |
Désespéré,
Gurguy fit longtemps pénitence et décida de se faire
moine. Il se présenta devant Saint Pôl Aurélien,
évêque du Léon. Celui-ci le voyant entouré
d'une aura de feu lui demanda de changer son nom de GurGuy en Tan-Guy
( en breton : Tan veut dire Feu ), le fit premier abbé du
monastère de Gherber (qui sera ruiné par les Normands,
puis deviendra l'abbaye cistercienne du Relecq). Lorsque son père
mourut, Tanguy, hérita de terres qui s'étendaient
depuis la rivière du Caprel (havre de Brest) jusqu'à
Pen ar Bed. C'est ce lieu de Pen ar Bed qu'il allait choisir pour
édifier un monastère dont il allait être, toujours
selon la tradition, le premier abbé. |
Là
encore, la légende prend le pas sur l'histoire. Tanguy, raconte-t-elle
résolut de construire l'abbaye à l'endroit même
où la relique de Saint Mathieu avait été déposée.
On l'en dissuada et on le décida à choisir un endroit
un peu plus éloigné de la mer. Mais Dieu veillait
à ce que la première idée du saint soit respectée
: pendant la nuit, les matériaux entassés gagnèrent
d'eux-mêmes l'emplacement que Tanguy avait primitivement choisi. |
Saint
Pôl vécut au VIe siècle, donc la fondation du
monastère daterait de l'époque où il était
évêque de Léon, vers 550-580. On voit que cette
date ne s'accorde guère avec celle de la translation de la
relique de Saint Mathieu. |