Description de l'église de Coat Méal par F M Calvez en 1947. Depuis de nombreux bouleversements intérieurs ont fait déplacer, puis replacer le mobilier. Je me base donc sur sa description, en l'actualisant, ou la complétant, quand nécessaire. |
CHAPITRE PREMIER
Coat-MéaI,
prieuré-cure
Coat-Méal était un prieuré dépendant de l'abbaye de Daoulas. En 1172, Guyomar IV, vicomte de Léon, fondateur de cette abbaye, lui fait donation, par acte authentique, sa part des dîmes de Plouguin et la chapelle de Coat-Méal (pour expier, croit-on, le crime qu'il avait commis en faisant assassiner son oncle Hamon, évêque de Léon, ) L'année suivante, l'évêque de Quimper, Mgr Geoffroy, consignant authentiquement ce qui s'était fait de son temps, déclare que « Guyomar, prince de Léon et ses deux fils, Guyomar et Hervé, ont fondé, en sa présence, une abbaie à Daoulas, qu'ils ont accordé aux chanoines réguliers, les prérogatives qu'ils possédaient, en toute tranquillité, savoir les dîmes de... la chapelle de Coat-Méal et ses dîmes de Trévisée ». En 1173, Albert Legrand écrit dans son catalogue des évêques
de Cornouailles que « l'évêque mit en possession
de l'abbaie, les chanoines réguliers de St-Augustin, hommes
probes et réguliers» |
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Pourquoi ces mots « qu'ils possédaient en toute tranquillité » ? Voici la remarque du chanoine Pinson : « l'abbaie de
Daoulas subsista de l'ancienne fondation jusqu'en 1125... que Alain,
vicomte de Rohan, la dota de grands revenus et y mit les chanoines
réguliers, par qui il est encore possédé». Il y eut donc plusieurs donations. Les biens mentionnés
dans l'acte de Guyomar IV ont été ajoutes aux biens
antérieurs de l'abbaye et les mots « qu ils possédaient
en toute tranquillité» concernaient uniquement
les dîmes de Plouguin et Coat-Méal. De tout cela, une conclusion paraît se dégager, c'est que l'église de Coat-Méal n'a pas dépendu de l'abbaye de Daoulas avant 1172. Antérieurement, elle était simplement la chapelle des vicomtes de Léon bâtie probablement par eux, pour assurer le service divin à la population qui était sous leur dépendance, ainsi qu'à eux-mêmes et à leurs hôtes lors de leurs passages. |
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En tout cas, il est hors de doute que la partie primitive de
l'église a été bâtie avec de la pierre
provenant des environs de Daoulas et que si le recteur n'avait pas
été un chanoine de cette abbaye, il eut été
pour le moins étonnant qu'on fut allé en prendre de
si loin. |
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A
quelle époque cette chapelle de Coat-Méal devint-elle
église paroissiale ? |
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Pastorale. Le 5 avril 1692, lorsque Daoulas fut annexé au séminaire des aumôniers de la marine à Brest, les Pères Jésuites furent substitués à l'Abbé commandataire en ce qui concernait les nominations aux bénéfices dépendant de l'abbaye, donc au bénéfice de Coat-Méal. Or, à cette date, pour la première fois, le titulaire
de Coat-Méal signe aux registres et continue à signer
invariablement, en latin, Joannes Jestin. Prior-Curatus. Tous ses
successeurs signent Recteur Prieur, et après la révolution:
Desservant ou Recteur. On est donc porté à croire
jusqu'à plus ample informé, que la chapelle des ducs
de Rohan devint église paroissiale en 1692 : en tout cas,
à la fin du XVIIe siècle. |
CHAPITRE II
I. — EGLISE
A l'extérieur, trois choses retiennent l'attention : le porche Ouest,
le clocher et le grand porche Midi.
A. — LE PORCHE OUEST
« Le porche Ouest, remonte au XIV° ou au XV° siècle ». Les moulures de l'arcade, nombreuses et très fines, ont pour base de petits écussons. Chacun d'eux sert en même temps de chapiteau à autant de colonnettes qui prennent naissance à la deuxième assise à partir du sol. A quelques mètres au-dessus de ce porche, sortant en pleine ronde bosse de la maçonnerie, se détache une jolie statuette de fin Kersanton noir. C'est la Sainte Vierge portant l'Enfant Jésus. Le socle, presqu' aussi important que la statuette est un écusson martelé. |
A gauche sont deux pierres qui présentent l'inscription suivante :
Jean Baptiste |
1769 |
Cette date rappelle une restauration. Plus haut, nous voyons une grande pierre est devenue muette par suite de martellement
A l'angle Sud-Ouest du cimetière. rue de la
forge, encastrée dans le mur d'enclos presqu'au niveau de la rue nous
pouvons remarquer une pierre de Kersanton.
Elle présente l'inscription gothique suivante, de lecture difficile : « Credo... resurrectionen mortuorum... vitam oeternam. ''Amen.» (Je crois à la résurrection des morts, à la vie éternelle. Ainsi soit-il).
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B. — CLOCHER, CLOCHES
II est probable qu'il n'y avait aucun clocher avant 1630. A cette date « Messire Christophe Plessou dota l'église d'une tour ». Ce n'est pas un chef-d'œuvre. Mais, par sa régularité, ses heureuses proportions sa flèche hérissé de crochets, le clocher n'est pas sans intérêt. Le 4 mai 1825. on vota 60 fr. pour « chiquer la tour». Ce travail ne devait pas durer. Au milieu du X I X ° siècle
, le clocher a grand besoin de réparations. Le Sous-Préfet
invite le Maire à prendre un arrêté interdisant
la sonnerie des cloches. Le 13 décembre 1850. M. Le Dall,
desservant, fait part au Conseil paroissial d’une lettre de M. le
Vicaire général, datée du 9 décembre.
La préfecture vient de communiquer 5 pièces relatives
à une demande de secours formulée par la commune de
Coat-Méal pour la consolidation du clocher. |
A ces 5 pièces,
le Conseil paroissial doit ajouter : |
L'urgence des travaux est votée.
M. Jugetit. « architecte, homme de l'art, déclare qu'il
serait imprudent d'attendre, que la dépense sera de l'ordre
d'environ 600 fr. Il y a danger à monter sans échafaudage
jusqu'au sommet du clocher». |
La
première mention que l’on rencontre des cloches, date du
9 octobre 1793. L'ordre vient de « descendre du clocher et
de transporter à Brest toutes les cloches, moins une, au
choix de la commune. » |
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Le 9 avril 1833, M. le Curé de Saint-Louis de Brest, délégué par Mgr l'Evêque, bénit une cloche nommée Françoise Désirée. Parrain : M. Causeur, receveur des Contributions directes Marraine : Madame Bourrasseaux. |
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Le 30 mars 1880, la cloche Louise Marie, pesant 515 kilos, payée 1.500 francs, fut baptisée par M. Abgrall, curé de Lannilis, délégué par Mgr Dom Anselme Nouvel, évêque de Quimper. Parrain : M. Louis Félix de Blois de la Calande Marraine : Mad. Marie Mélite de Blois. |