Saint Mathieu dans la tourmente
Dramatic plunging cliffs kissed
by restless waves, tiny secluded coves and breathtaking views make the coast
a must for those romantics who love to stroll in the fresh breezes.
But centuries of battles against the abbey have left just ruins on this site
of settlement, religious devotion and even literary inspiration.
De
nos jours, il n’y a que quelques maisons regroupées autour
des ruines de l’abbaye, mais il ne faut pas croire que, dans le
passé, Saint Mathieu se limitait uniquement à l’abbaye
et à ses dépendances. |
L’animation régnait à saint Mathieu lorsque les navires partaient ou revenaient d’Angleterre ou de Bordeaux. Nous savons qu’aux XIII° et XIV° siècle, la ville comptait près de 2500 habitants et était composée de 36 grandes rues.
Ces richesses et les reliques, que les pèlerins venaient vénérer de toutes parts, attiraient la convoitise des pirates qui débarquaient soit au Conquet, soit à Lochrist ( qui ne formaient avec Saint Mathieu qu’une seule agglomération prospère). Les reliques étaient emportées et tout était détruit par le glaive et par le feu. Le monastère était bâti comme un château – fort et les moines ne cessaient de demander aux ducs de Bretagne l’autorisation d’élever des murailles, ce qui leur fut accordé en 1409 par le duc Jean IV. |
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Si
les murailles furent accordées, aucune troupe ne fut dépêchée,
aussi les habitants avaient mis sur pied un tour de garde permanent
et le sénéchal de Saint Renan était chargé
de veiller à la bonne marche de cette milice. |
Les attaques dirigées contre l’agglomération
de Saint Mathieu ne cessent pas de 875 (Normands) à 1597 (Espagnols),
mais du XII° au XVI° siècles, ce sont surtout les Anglais qui
pillent sans arrêt tout l’arrière pays.
Le 12 Août 1288, une sanglante bagarre oppose des marchands de Bayonne, propriétaires de sécheries de poissons au Conquet et à Saint Mathieu, avec les habitants. Les Anglais, alliés des Bayonnais, brûlèrent le port et l’abbaye. Le roi d’Angleterre désapprouva ce raid et les obligea à payer une forte amende, ce qui ne les empêcha pas de recommencer 8 ans plus tard. Cette fois, c’est la flotte de Lincoln qui réclame des rafraîchissements. Prétextant d’être mal reçus, ils rééditent «leur exploit» de 1288.
Aussi, en 1332, les moines décident-ils d’élever des fortifications autour de l’abbaye et de la ville. Dix maisons doivent être détruites, les propriétaires refusent et c’est par une charte datée du 25 juin 1332 que le duc ordonne que l’on rase ces maisons.
La période de la guerre de succession ne sera pas de tout repos pour le cap de Saint Mathieu. Pendant 22 ans, le monastère sera pris et repris. En 1370 Du Guesclin et Clisson chargent les Anglais et en tuent 900 sur 1000 qui rejoignaient leurs vaisseaux chargés de butin. En 1372, ce sont les seigneurs bretons reniant l’alliance avec l’Angleterre qui font appel au roi de France ( Charles V) pour chasser les Anglais. En 1374, le duc de Bretagne rentre d’Angleterre avec de fortes troupes et reprend de force le Conquet et Saint Mathieu. 1430, 1512, 1513, l’histoire se répète et le 12 août 1513, l’océan semble s’enflammer
A cette époque, les bretons
sont outrés de la présence ostentatoire des navires anglais le
long de leurs côtes. Le gouvernement est alerté et charge l’amiral
Clermont de patrouiller en mer d’Iroise. Mis en présence d’une flotte
ennemie, mais se sentant en infériorité numérique, ce dernier
décide d’éviter le combat.
Dans
sa flotte, un gentilhomme de Plouarzel, Hervé de Portzmoguer,
commande le navire « La Cordelière. Construit à
Morlaix, c’est un des plus beaux navires de cette époque. |
Cénotaphe Germain de Brie, né en 1488 à Auxerre
devint secrétaire de la Duchesse Anne de Bretagne en 1512.
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HERVEI CENOTAPHUM Magnanimi manes Hervei nomenque verendum Du magnanime Hervé, cette pierre honore
les manes et le nom véritable sans toutefois recouvrir les
ossements. |
1558, le Grand Amiral anglais Lord Clinton et le vice Amiral hollandais Waaken font cap sur Brest avec 170 vaisseaux. Marie Tudor, reine d’Angleterre, a décidé de prendre le port du Conquet pour se venger de la prise de Calais par le duc de Guise. 7500 anglais débarquent à Berthaume, brûlent 220 maisons à Plougonvelin, incendient une partie de l’abbaye, emportent livres, vases sacrés, orgues et cloches, détruisent entièrement la ville de Saint Mathieu et se dirigent vers le Conquet où ils ne laisseront debout que 98 maisons sur 450. |
Heureusement le tocsin a alerté les paroisses
voisines et, le soir venu, Guillaume du Châtel, seigneur de Kersimon (en
Coat Méal), capitaine du ban de l’évéché de Léon,
surgit avec une armée de 8 000 hommes, pour la plupart paysans, et tue
5000 anglais, les autres étant faits prisonniers et emmenés à
Morlaix. Seuls, les hollandais purent en réchapper.
Si
Saint Mathieu ne devait jamais se relever de cette journée,
la ville du Conquet fut reconstruite. |